Autobiographie du jazz by Jacques Réda

Autobiographie du jazz by Jacques Réda

Auteur:Jacques Réda
La langue: fra
Format: epub
Tags: General Fiction
Éditeur: Climats
Publié: 2011-05-01T16:00:00+00:00


Se reporter à Lionel Hampton (1941-1952).

Après 1950 : Rockin'Hammond (1956, or. Capitol) – Play Chords (avec Jo Jones) (1966, orig. Saba) – Block Chords Parade (Major Holley, Jo Jones) (1974, or. Black & Blue).

Billie Holiday

(1915-1959)

L'une des chanteuses les plus attachantes apparues sous le règne de la trinité Billie Holiday – Ella Fitzgerald – Sarah Vaughan, Betty Carter (1930-1998) disait de la première qu'on ne se demandait pas si elle était ou non une chanteuse de jazz : « Sur ce point il ne pouvait y avoir aucun doute ; elle l'était. » Plus encore, Billie Holiday a incarné en regard du jazz triomphant d'Armstrong et Fitzgerald, le jazz victime où passe la voix de ceux qui n'ont eu aucune opportunité de chanter. Par là, Billie Holiday (qui interpréta pourtant assez peu de blues et dont les aptitudes vocales étaient techniquement limitées) se rapproche de Bessie Smith. Quand elle naquit à Baltimore sa mère avait 13 ans et, à peu près au même âge, elle était entrée elle-même dans la mécanique de la misère : le viol, la maison de redressement, la prostitution qui lui valut d'être de nouveau emprisonnée. Plus tard l'alcool, la drogue et leur cortège de tracas prendront le relais auprès du vigilant racisme. Ayant commencé à chanter presque par hasard, c'est d'ailleurs trois jours après que Bessie Smith eut gravé son dernier disque que Billie Holiday grava le premier des siens, en novembre 1933, et avec certains des mêmes musiciens conduits – il faut le dire – par Benny Goodman. À partir de 1935, ce sont les groupes d'anthologie dirigés par Teddy Wilson qui l'accompagnent dans les studios, où elle commence l'année suivante à donner son nom à des formations identiques. On y trouve en effet souvent Wilson et, alternant avec d'autres grands solistes (Buster Bailey, Don Byas, Kenny Clarke, Cozy Cole, Roy Eldridge, John Kirby, Charlie Shavers, Ben Webster, les pianistes Clyde Hart, Eddie Heywood, Claude Thornhill, etc.), des membres de l'orchestre de Basie, dans lequel Billie Holiday chanta vers la même époque : la fameuse section rythmique et Buck Clayton, Harry Edison, Lester Young. C'est sur l'exemple du saxophoniste, auquel elle fut affectivement aussi liée, qu'elle parvint grâce au travail d'un timbre et d'un phrasé d'entrée de jeu assez comparables, à compenser notamment l'étroitesse de son registre. Ainsi s'imposa-t-elle autant comme musicienne que par son pouvoir d'émotion. D'une grâce de gamine avertie et un peu friponne à ses débuts, sa voix prit peu à peu une texture plus rauque, sans perdre une sorte d'innocence qui, par brèves déchirures, retrouve sa grâce enjôleuse et avoue sa fragilité. De ce chant littéralement pris à la gorge, Billie Holiday tirera cependant un art raffiné, non exempt même de maniérismes dans sa période de pleine maîtrise. Après un dernier engagement en orchestre chez Artie Shaw, dès 1939 elle redevient la soliste qu'on applaudira dans les clubs, auprès d'Armstrong dans le film New Orleans, dans les concerts et les tournées qui la conduiront en Europe en 1954, puis quelques mois avant sa mort au terminus d'un hôpital.



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